Si Jean Jaurès, le fondateur du parti, le plus éminent et prestigieux parmi les socialistes, portait comme les gens du peuple un simple canotier pour se protéger des rayons du soleil ou un chapeau melon lors des cérémonies officielles, c'est un tout autre couvre-chef qui est devenu, avec l'écharpe rouge, l'apanage des grands leaders politiques de ce parti. Plus on a d'argent, moins sont sincères ses convictions sociales, plus on porte un couvre-chef large de feutre noir.
L'idée en revient a deux hobereaux dont l'un de grande noblesse, venus se perdre dans l'alcool et les fêtes de la belle-époque : Henri de Toulouse-Lautrec et Aristide Bruant.
Parce que c'était un peintre de génie, Toulouse-Lautrec représenta sur ses affiches publicitaires Bruant, une écharpe rouge autour du cou et un large chapeau de feutre noir sur la tête. L'image devint légendaire et son empreinte dans l'histoire de l'art aussi importante que celle de Bruant dans la chanson populaire.
Parce qu'il était de confession juive mais surtout millionnaire, BLUM adopta le Borsalino pour démontrer à ses contemporains que malgré sa fortune il était homme de gauche et ne portait pas le haut de forme comme les politiques de droite. Mais c'est le "Sphinx de Jarnac", l'homme de gauche le plus à droite que le parti socialiste n'ait jamais eu dans ses rangs (avec Pierre Laval, l'homme à la cravate rouge, l'avocat des pauvres, fusillé pour collaboration en 1945, reconnaissons le quand même !), qui l'imposa définitivement ; il adopta la panoplie complète conçue par LAUTREC et BRUANT : borsalino et écharpe rouge, les seules convictions socialistes qu'il a sincèrement promues. Vendues récemment aux enchères pour payer la caution de son fils incarcéré pour escroquerie, elles ont atteint des sommets.
A son imitation, on retrouve bien entendu ses enfants les moins légitimes, produits de la gauche caviar ; FABIUS d'abord, qui connut grand succès en arborant ces reliques lors d'une manifestation (mais il a aussi une 2CV pour compléter la panoplie du prolétaire !) ; MENUCCI, qui ambitionne de devenir le prochain "parrain" de Marseille ; MELENCHON enfin, prêt à tout pour faire peuple.
FLANBY quant à lui ne porte point ces oripeaux, de crainte que sa chevelure teinte ne les impreigne : par contre, il demande à Valoche de les revêtir par procuration, mais signées Yves-Saint-Laurent, c'est toujours plus classe. Quant au vieillard rebelle, le diable maléfique inspirateur, le manipulateur de marionnettes, dans le clair obscur qui lui convient si bien, il préfère le chapeau "french connection" (plus en rapport avec ses activités de l'ombre !) et une écharpe moins voyante.
Et puis il est milliardaire quand même : être de gauche bien sûr, mais il est des niveaux auxquels il ne saurait s'abaisser.