Le surnom, le sobriquet caricatural est d'usage très répandu depuis l'antiquité jusqu'à nos jours dans les pays latins (notamment en France, dans les pays de langue d'oc de civilisation occitane, donc héritiers de Rome et de la civilisation gallo-romaine, où leur emploi est toujours d'usage courant pour désigner une personne d'après un caractère physique, moral ou familial particulier, ou pour rappeler un de ses hauts faits ou exploit, sportif, professionnel ou intellectuel remarquables qui l'a fait ressortir du lot commun en une circonstance particulière.
Ils constituent le fondement de notre état-civil moderne, puisque, lors de la fixation d'un nom de famille transmissible à sa descendance, ce sont ces surnoms et sobriquets qui en ont constitué le socle. Mais le manque de souplesse de cette formule pour la qualification d'une personne hors de son ascendance, dans son environnement quotidien et affectif, est corrigé par le maintien non officiel mais vivace des surnoms et sobriquets, la plupart fleuris et poétiques.
En matière sportive, des quotidiens s'étaient fait une spécialité de distinguer ainsi ses héros ; les grands gagnants du Tour de France ont tous reçu des sobriquets très imagés connus de tous les passionnés qui qualifient leurs exploits.
Une tradition millénaire !
Les Rois de France étaient rarement aimés, la plupart du temps haïs et détestés de leurs contemporains, mais tous étaient qualifiés d'un sobriquet, qui désormais les identifie dans l'histoire plus que le nom reçu lors de leur baptême ou leur couronnement : parmi les grands capétiens, "Pépin III" est dit "le Bref", "Hugues Ier" est dit "Capet" ; "Robert II" "le Pieux" ; "Louis VI" le "Gros" ; "Philippe II" "Auguste" ; "Louis VIII" "le Lion" ; "Louis IX" "Saint-Louis" bien sûr ; "Philippe II" est à jamais "le Hardi" ; "Philippe IV", le bourreau des Templiers est pourtant "le Bel" par son physique avantageux ; "Louis X", en raison de sa petite taille, "le Hutin" ; et "Philippe V", pour la raison opposée, "le Long". La tradition se poursuivit avec leurs successeurs Valois : "Jean II" est "le Bon" ; "Charles V" "le Sage" ; "Charles VI" "le Fou" ; "Charles VII", grâce à Jehanne, "le Victorieux" ; "Louis XI" est "l'Universelle Aragne" ; "Charles VIII" "l'Affable" ; "Louis XII", déjà "le Père du Peuple" ; et le géant (par la taille !) "François I", qui protégéa Léonard, "le Restaurateur des lettres". Les Bourbons à leur suite n'échappèrent pas à la règle : "Henry IV", le béarnais à l'appétit sexuel d'ogre restera à jamais "le Vert Galant" ; son fils, "Louis XIII", beaucoup plus sage, qui choisit Richelieu pour gérer le pays, devint "le Juste" ; son fils "Louis XIV", le plus grand d'entre-tous, est "le Roi Soleil" ; et "Louis XV", qui ne voulait pas être Roi, restera malgré tout "le Bien Aimé" ; au XIXème, "Napoléon" est à jamais "l'Aigle" ; " Louis XVIII" "le Roi Errant" ; "Louis Philippe", le "Roi Bourgeois" ; et "Napoléon III" doit à Victor HUGO l'inoubliable "Le Petit" et à sa comique évasion du "Fort de Ham" celui de "Badinguet" qui est le maçon dont il emprunta la tenue de travail.Et la République fut bien plus cruelle encore pour ses dirigeants !!!
En matière politique contemporaine, c'est un journal satyrique, LE CANARD ENCHAINE, qui détient le palmarès des surnoms passés à la postérité. Ils témoignent de la proximité, au travers les médias, de l'élu et de ses électeurs et revêt souvent un caractère affectif dont bénéficient incontestablement certains hommes politiques !
Ne serait-ce que pour les Présidents de la République de la Veme République, tous ont reçu des sobriquets qui, devant l'histoire, collent à leur personnage :
TOP 10 des PRESIDENTS LES PLUS IMPOPULAIRES DE L'HISTOIRE DE LA REPUBLIQUE