Mes sentiers de la Gloire

martin guerre 4Il n’existe point d'état démocratique fort et prospère qui n'eût à sa tête un homme d'exception, un capitaine (de pédalo) capable de diriger d'une main ferme et sûre son bateau pour naviguer sans encombre sur les eaux agitées de l'histoire et permettre à son navire de franchir les tempêtes du monde, tout en conservant calme et maîtrise pour rassurer les passagers.

Quelles sont les qualités que doit posséder un tel personnage providentiel ? D'abord des qualités intellectuelles et physiques hors du commun : sortir nécessairement de l'Ecole Nationale d'Administration, la seule formant parfaitement à un tel destin, même si l'impétrant n'a par ailleurs aucune expérience professionnelle du monde du travail ni de contact avec la vie simple et réelle du commun des mortels.
C'est en son sein qu'il nourrit la réflexion qui va le conduire à choisir la voie de ses ambitions politiques ; le choix est étroit, mais se situe dans la mouvance démocratique et républicaine : ensuite, entre droite et gauche, l'orientation est étroitement dépendante des circonstances et des opportunités du moment, celles qui sembleront les plus prometteuses au jeune "padawan".

Pour ma part, j'ai choisi la gauche, non par conviction, mais parce que par connaissances j'avais la possibilité d'intégrer immédiatement le centre du pouvoir à l'Elysée, avec un Président fraîchement élu, me permettant de faire mes preuves au sein d'une administration nouvelle et d'y progresser rapidement. J’ai donc intégré le Cabinet de Jacques ATTALI, appris les rouages de l’Etat, et procédé à une vaste manipulation médiatique conçue par François Mitterrand autour des livres commandés à l’écrivain André Bercoff et publiés en 1982 sous le pseudonyme de « Caton ». Dans ces ouvrages,  un homme prétendument de droite "trucide" et accable sa famille politique qui a perdu l’élection présidentielle de 1981. Je suis passé à des émissions télévisées où je me présentais comme le porte-parole de « Caton » et m'exprimais « au nom des gens de droite ! » (Remarquez, était-ce vraiment une manipulation ? Mon talent de bouffon menteur et calculateur pointait déjà sous ma carapace adolescente !)
Ensuite, parce qu'un destin présidentiel ne peut se concevoir que la maturité venue, il faut éviter de se montrer trop pressé et se constituer patiemment des réseaux et des alliances, tout en évitant de perdre du crédit en se heurtant aux réalités, qui érodent l'enthousiasme des plus pressés parmi ceux qui veulent « changer la vie ».
Donc, ne viser que des postes parlementaires qui permettent de démolir et critiquer à tout va les besogneux en charge des affaires publique, leur donner des leçons en affaiblissant leur crédit dans l’opinion publique, qu'ils soient adversaires politiques ou bien rivaux potentiels au sein de sa propre formation.
Sur ce plan, ma réussite ne fut point parfaite ; pour gagner un poste de parlementaire, je dus me présenter dans un petit département agricole où je fus élu sans difficulté et appris dans la pratique les principes essentiels du métier d'animal politique légués par d'illustres prédécesseurs qui eurent tous deux un destin national.
Premièrement, plutôt que de grands discours politiques ou de grandes envolées philosophiques, ne jamais manquer une foire agricole, flatter la croupe des vaches ou des chevaux, faire mine de s'intéresser aux problèmes quotidiens de leurs éleveurs, en disant toujours "oui" sans avoir à endosser la moindre responsabilité, puisqu'elle incombera aux puissants en charge de l’exécutif. J'ai pu constater combien une telle comédie était valorisante, puisqu’elle déclenche la sympathie pour l'acteur identifié au rôle qu'il interprète et une proximité immédiate avec les personnes rencontrées, les électeurs reconnaissant dans la médiocrité de leur élu leurs propres limites.

Ensuite, mettre en pratique les principes fondamentaux résumés par le grand corrézien Henri Queuille, (qui fut maintes fois ministre de la République et aurait accédé à la Présidence de la République s'il n'avait du mettre prématurément un terme à sa carrière en raison de problèmes de santé !), définis dans trois aphorismes que se doit de respecter tout jeune énarque ambitieux qui veut faire carrière.

Le premier, le plus connu, est le commandement ultime, la table de la loi, de tout politique qui se respecte : de gauche, du centre, de droite, tous doivent l'appliquer s'ils veulent durer : 

  • "Les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent !".

Les deux autres s'appliquent plus particulièrement à des responsables d'exécutifs et constituent par eux-mêmes un véritable programme de gouvernement :

  • "Il n'est pas de problème dont une absence de solution ne finisse par venir à bout" ;
  • "La politique n'est pas l'art de résoudre les problèmes, mais de faire taire ceux qui les posent !

Ceux qui me connaissent savent combien j'ai respecté ces sages principes, auxquels je dois de sympathiques surnoms liés à l’exaspération provoquée par mes hésitations, mon manque de décision en toutes circonstances, tels que "Flanby", "Ni oui ni non", "Gauche molle", "Mollande", "Guimauve le Conquérant" ou "Pirouette Cacahuète" ; mais le but était atteint, et je n'ai vexé personne !


troika des ambitieux1Des alliés politiques sûrs et désintéressés, qui m'ont apporté leur soutien spontanément et sans arrière-pensée ! Avec eux, je peux voyager loin !

La seule faute que j'ai commise fut d’accepter de diriger l'exécutif corrézien en devenant Président du Conseil Général ; brièvement assurément, mais erreur qui aurait pu être dramatique pour ma carrière car en deux ans, j'avais fait de ce département dont le budget était en équilibre lors de ma prise de fonction, le plus endetté de France. 

Heureusement, personne ne s'intéressait à la Corrèze et j'ai pu quitter ma place discrètement sans dégât pour mes ambitions présidentielles.
Par la faute de JOSPIN (vous savez, avril 2002 : "Je tire les conclusions de mon échec électoral et me retire de la vie politique !»), je dus lui succéder à la tête du Parti Socialiste après la victoire socialiste de 1997 (cf Jacques Chirac : "J’ai décidé de dissoudre !") alors que les membres les plus brillants et prometteurs de ce Parti se retrouvaient au Gouvernement, et se brûlaient les ailes rapidement, comme STRAUSS-KAHN qui m'a toujours fait de l'ombre !
Moi, j'étais parfait dans ce rôle de Secrétaire National : jamais la moindre décision (d’où ma réputation de mou et d'indécis), jamais le courage de trancher un conflit ou  choisir franchement entre deux options, pratique souterraine d'une politique de clivage entre les diverses factions pour les opposer, car "diviser, c'est régner !" . Un travail d'artiste, difficile mais valorisant, qui m’apporta de prestigieuses défaites lors des élections que je menais à la tête du parti, jusqu’à l’évanescence, le rejet, l’oubli total pour les Présidentielles de 2007 pour lesquelles je fus marginalisé et inexistant, à l’opposé de mon ancienne compagne, mère de mes quatre enfants, que je venais de quitter pour vivre avec une journaliste, et remporta à la surprise générale les primaires du parti ; j’en étais donc rendu à jouer les futures « première dame de France », les « Monsieur Thatcher » sur les estrades électorales, dans le rôle de l’époux discret au sein d'un couple de comédie, alors que nous étions séparés et traversions une terrible crise conjugale, exacerbée jusqu’à la haine. Le sommet fut atteint lorsque le conseiller en communication de Ségolène, l'ineffable Arnaud MONTEBOURG (celui qui m'a surnommé "Flanby"), m’abaissa publiquement sur CANAL PLUS en fanfaronnant que "le plus grand problème de Ségolène, c'est son compagnon !".
Fort heureusement, ce cauchemar s'acheva avec la défaite de Ségolène au second tour de la Présidentielle 2007.
J'étais donc laminé, anéanti, ridiculisé, humilié, transparent, parce que j'avais pris trop de responsabilités, même si je n'en avais exercé aucune. Avec la cinquantaine, le temps de la traversée du désert, passage obligé et regénérateur de tout Homme d'Etat, était venu. Je démissionnais donc de ma charge trop exposée et pénalisante de premier secrétaire du PS, et j'entrais en méditation transcendantale, en lévitation presque, dans l'oubli, le recueillement laïque et le silence, me désincarnant pour renaître à nouveau sous forme d’un personnage moderne et conquérant, totalement étranger au « looser » que j'étais !.

people1J'avais du très lourd comme soutien parmi les "people" : un hépatique haineux crachant sa bile pour tout humour, une journaliste indépendantiste ambitieuse qui détruit méthodiquement sur le service public l'action de mon prédécesseur tout en vivant maritalement avec un de mes futurs ministres, un "fils de ..." speedé aux amphetamines pour qui humour est synonyme de grossièreté et d'insulte ! 

Pour cela, je dus m’astreindre à une discipline de fer, non pour réfléchir à un programme novateur, puisque cela ne sert à rien et reste toujours un vœu pieux, mais pour recréer l'homme : et d'abord, perdre cette réputation de petit lourdaud veule et pleutre, amateur de plaisanteries grasses, qui me collait à la peau.
Ma volonté fut inflexible, je martyrisais et torturais ce corps imparfait, jusqu'à perdre 30 kilos avec le régime DUNKAN, surveillé par ma nouvelle compagne ; je rajeunis surtout, faisant telle une "lopette" de "la Cage aux Folles" teindre mes rares cheveux d'une couleur noir jais ; sur les conseils de « coaches » en « relooking », je changeais de tailleur et abandonnais les épaisses montures de mes anciennes lunette pour n'en garder que les verres,  présentant ainsi un visage plus ouvert et sympathique ; et je prenais des cours de comédie, pour ressusciter mon mentor François Mitterrand, pour en imiter la voix mais aussi le débit et le phrasé, mimant aussi sa gestuelle, ressemblance qui dans l'esprit de mes conseillers devait assurer le passage de témoin entre les deux Présidents de la République socialistes de la Vé République.
Quatre ans d'efforts surhumains, une disparition médiatique absolue, pour renaître sous les traits transfigurés d’un être différent, prêt à se lancer à l'assaut de la plus haute fonction de la République. Un mensonge de plus, une masquarade, un masque vénitien dissimulant ma personnalité réelle sous les traits préfabriqués d'un produit commercial de consommation conçu pour les besoins d'une élection, mais tactique parfaitement conçue et exécutée, dont la réussite fut éclatante !.
Une élection triomphale de conseiller général de la Corrèze amorça la machine, avec le soutien inattendu d'un ancien Président de la République, que la maladie rend cacochyme mais qui garde la sympathie des français. Ensuite, un incroyable coup de chance avec l'élimination de mon rival socialiste pour cette élection, exécuté en direct à New-York sous le feu des projecteurs par une femme de ménage qu'il avait eu la mauvaise pulsion de contraindre à des relations sexuelles non souhaitées, comme il le faisait depuis des décennies en France avec la complicité paillarde des mondes politiques et médiatiques ! Avec mon physique recomposé et mes diatribes mitterrandiennes dans la forme et le fond, j'étais donc le seul en mesure de battre le Président sortant, mis à mal par la terrible crise financière de 2008, qu'il dut combattre sans réaliser son programme initial.
Mon programme se limitait à l’accabler et promettre d'annuler tout ce qu'il avait fait ; dans la griserie du succès, je me laissais quelquefois emporter à dire n'importe quoi, un clin d’œil vers mes fidèles alliés MELENCHON et JOLY, par exemple que "j'imposerai les riches à hauteur de 75% de leurs revenus" ou bien que "mon seul ennemi était le monde de la finance". Je promis aussi de faire plier l'orgueilleuse Allemagne en amenant leur Chancelière à mes vues, ou bien de rétablir la retraite à 60 ans. Quand à François BAYROU, le « cagot » chrétien-démocrate si éloigné de mes convictions anticatholiques franc-maçonnes, il vint m’apporter sa soumission sans que je lui demande quoi que ce soit, alors que mon programme, comme le « mariage pour tous », la procréation médicalement assistée, et l’adoption par les couples homosexuels, était l’exact opposé de ses convictions religieuses et du catéchisme catholique. Il démontrait ainsi qu'un poste ministériel dans mon futur gouvernement ou un soutien socialiste pour les prochaines législatives avaient pour lui bien plus de valeur qu'une messe !.

equipe unie et solidaireToutes les conditions réunies pour un succès triomphal

Je pouvais tout dire, tout promettre, puisque comme l'avait théorisé Henri Queuille, " les promesses n'engagent que ....". De toute manière, les français en avaient tellement marre de Nicolas SARKOZY qu'ils auraient élu n'importe quel candidat qui lui aurait été opposé au second tour. Et ce n'importe qui, c'était moi !

JTweetValérie soutient FORLANI, qui a hébergé nos secrètes amours à La Rochelle, contre mon ex Ségolène à laquelle j'ai promis le poste ! e fus donc sacré sous la pluie d'une triste journée de mai, et mon avion fut foudroyé le soir même alors que je me rendais en ALLEMAGNE présenter mes hommages à la Chancelière ; remarquez, elle ne paraît pas aussi facile à infléchir dans sa politique que je l'aurai pensé. Si tel est le cas, et bien, je ne tiendrai pas mes promesses : je n’aime pas les conflits ! ...
Il me reste maintenant à gouverner, et cela, je ne l'ai pas préparé ! Pour tout programme, j'ai promis de prendre en toute matière le contrepied de mon prédécesseur ! Remarquez, je pense y parvenir, car contrairement à lui, j'ai toutes les cartes entre les mains : l'Assemblée Nationale est à ma botte avec une large majorité de députés élus sur mon nom (même à LA ROCHELLE, où FORLANI qui avait hébergé mes amours clandestines a été élu avec le soutien de ma maîtresse, contre mon ex-compagne à laquelle j'avais promis le poste et que je soutenais …euh ... euh !.
Le SENAT était déjà majoritairement socialiste, de même que la quasi-totalité des régions, des départements et des communes ; le Conseil d'Etat est dirigé par un ami socialiste nommé par mon prédécesseur. La Justice indépendante est totalement asservie aux idées de gauche, puisque les Magistrats font de la Politique, qui les passionne beaucoup plus que la lutte contre le crime et la délinquance ; de toute manière, j'ai mis TAUBIRA à la Justice ! Avec son caractère, ils feront ce que je voudrai, car je suis non seulement le défenseur de leur indépendance (si elle m'est utile !), mais surtout le grand ordonnateur de leur carrière, en tant que Président du Conseil Supérieur de la Magistrature
Les organes de presse écrite les plus influents sont détenus par les financiers du PS, alors que les hebdomadaires étaient tellement remontés contre mon prédécesseur qu'ils m'ont servi la soupe sur un plateau. Quand à l'audiovisuel public, MITTERRAND en avait fait la maison de retraite des journalistes socialistes et communistes, de telle sorte qu'ils sont tellement assujettis idéologiquement qu'ils en manipulent quelquefois l'information en ma faveur.
Quant à la jeunesse, grâce à des hérauts aussi prestigieux qu’Audrey Pulvar, Stéphane Guillon ou Nicolas Bedos (fils de ...), ils ont tellement remonté l'opinion pour assouvir leur haine personnelle contre mon prédécesseur, qu'elle m'est tombée comme un fruit mur entre les mains sans que je fasse quoi que ce soit pour la séduire ...
Bon, vous voyez, ça commence bien et j'ai tous les atouts dans mon jeu ; vous trouverez sur la photographie insérée dans l'article le cercle privilégié de mes amis politiques qui m'ont soutenu lors de cette élection et sur lesquels je puis compter pour cinq ans, puisqu'ils ont demandé aux électeurs de voter en ma faveur au second tour et ont tenu meetings en ma compagnie. Les Ecologistes se prostituent déjà pour obtenir des postes gouvernementaux, même Eva Joly qui convoque les journalistes dans des conférences de presse quotidiennes pour transmettre ses exigences ou ses souhaits ! Elle peut toujours se brosser, l'Enragée ! Quant à Mélenchon, il m'a traité de "capitaine de pédalos" et je ne l'oublierai pas ... Sachant à quel point leur soutien était franc, total et désintéressé, je n'attends rien de leur part de toute manière.

souteneursMes souteneurs et mécènes : tous les trois ont acheté le Monde pour nous l'offrir ! ils sont donc actionnaires des groupes LE MONDE et HUFFINGTON POST : Matthieu Pigasse, Enarque, est Directeur délégué EUROPE du groupe financier LAZARD, propriétaire des INROCKS ; Pierre BERGE a hérité la fortune de son amant, créateur du journal gay TETU, grand mécène du PS et promoteur hystérique du "mariage pour tous" ; Xavier NIEL a débuté sa carrière en organisant des PEEP-SHOW et a été incarcéré pour proxénétisme de luxe, mais c'est surtout le promoteur révolutionnaire du groupe ILLIAD, qui a bouleversé le monde d'internet et du mobile avec la création de FREE, puis de FREE MOBILE, qui  connaissent un immense succès commercial.

Non, les seuls envers lesquels j'ai une dette, ce sont les financiers ; Pierre BERGE a acheté le "mariage pour tous", lui qui n'a pu épouser Yves Saint-Laurent ; quant au financier Matthieu PIGASSE, de la Banque Lazard, il est tellement bien disposé à mon égard, qu’en sus de mettre LE MONDE à mon service, il a poussé jusqu'à engager Audrey Pulvar pour en faire la Rédactrice en chef du magazine bobo "Les Inrocks" lorsqu’elle fut contrainte de quitter le service public, où elle m'avait si bien servi, pour cause de concubinage avec MONTEBOURG. Il sera largement dédommagé par de juteux contrats, puisque l'état travaille avec sa Banque ...
Bon, et bien voila : je suis élu, bien élu ; j'ai été couronné, pas à Reims, mais à la Mairie de Paris par Bertrand Delanoë et ma copine Anne Hidalgo ... J'ai tous les pouvoirs exécutifs et législatifs de ce pays avec moi, je contrôle les médias qui sont à mes ordres, ainsi que les justices civiles, pénales et administratives dont je ne manquerai pas de souligner et garantir l'indépendance  à hauteur de leur soumission.
Tout est bien, il faut que je réfléchisse maintenant à ce que je vais pouvoir faire de tous ces pouvoirs ! Vous comprenez, moi, je n’ai jamais rien dirigé et je n’aime pas les conflits !